Cet avion est en cours de restauration

Les avions Mauboussin Corsaire ont connu un destin inattendu et héroïque pendant la Seconde Guerre mondiale. Conçus dans les années 1930 comme appareils biplaces de tourisme et d’entraînement par Pierre Mauboussin, fils du célèbre joaillier Georges Mauboussin, ces avions légers, élégants et faiblement motorisés étaient destinés à la formation des pilotes civils et à la popularisation de l’aviation en France. Pourtant, lorsque la guerre éclate et que la France est occupée, leur histoire prend un tournant épique. Lorsque la France est envahie, la production des Mauboussin Corsaire est interrompue, mais certains appareils, cachés dans des hangars, survivent à la tourmente. Protégés des regards de l’occupant, ils attendent leur heure. Rapidement remis en état dès le début de la libération, ils sont confiés aux Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). Ces résistants, souvent mal équipés, voient dans ces avions une opportunité rare : le Corsaire, conçu pour la formation et le tourisme, devient alors un outil de reconnaissance, d’observation et de liaison, jouant un rôle discret mais crucial dans la reconquête du territoire bravant les risques et les faibles performances face à l’aviation ennemie.

Avant la guerre, les Mauboussin Corsaire avaient déjà fait parler d’eux grâce aux exploits de pilotes comme Hélène Boucher et Maryse Hilsz, qui battent des records du monde d’altitude à leur bord avec respectivement, 5 900 mètres en 1933 et 7 338 mètres en 1935.